(Série) Call the Midwife - à la découverte de la réalité des travailleurs sociaux

 (Série) Call the Midwife - à la découverte de la réalité des travailleurs sociaux

Quel régal que cette série basée sur une histoire vraie ! Ayant une maman infirmière puéricultrice, j'ai depuis toute petite été sensibilisée aux questions des travailleurs sociaux, bien loin des clichés type "S'ils voulaient vraiment s'en sortir, ils n'auraient qu'à travailler !" ou "C'est incroyable de ne pas vouloir aller de l'avant à ce point !". A chaque fois que j'ai entendu, de-ci, de-là, ce genre de commentaires, je me suis demandée quoi répondre. Comment expliquer l'inimaginable pour qui n'y a jamais été confronté ? Rien n'est ni simple ni si évident. Aujourd'hui, je conseillerais à celui qui veut ouvrir son horizon de regarder cette série à la façon d'un documentaire, d'un plongeon dans les réalités quotidiennes des travailleurs sociaux, et plus particulièrement, de la vie des sages-femmes.

Au côté de Jenny Lee, jeune sage-femme mutée dans un couvent, au cœur d'un quartier très pauvre de Londres dans les années 1950 vous découvrirez une communauté pour la grande majorité riche d'amour, diverse et travailleuse. Il y a un moment particulièrement marquant où une femme du quartier dit honteuse à la toute novice Jenny "Vous devez penser que nous sommes des souillons...", Jenny confrontée à ses anciens préjugés répond justement "Non. Je vois des héroïnes" et ô combien sont-elles fortes ces femmes !

J'ai trouvé intéressant de constater l'évolution de la perception du travail de sage-femme, véritable pilier des familles sur plusieurs générations. Amies, confidentes, référentes, soutien, écoute... bien plus qu'un métier, c'est une vocation et il faut au moins ça pour supporter les longues heures interminables. Aujourd'hui j'ai le sentiment que la situation n'a fait que se détériorer : elles n'ont souvent même plus la reconnaissance sociale. Le passage sur l'hôpital sensé incarner la modernité est en ce sens édifiant : où est le progrès dans l'anonymat, la standardisation ?

J'ai beaucoup aimé aussi tout l'aspect de la vie de couvent. Encore une fois, bien loin du cliché, on y découvre la tolérance, la capacité à vivre ensemble malgré des croyances différentes (certaines sage-femmes ne sont pas pratiquantes et d'autres sont sœurs au sein du couvent). Ce qui semble toutes les rassembler est l'amour de leur métier à travers des valeurs communes.

Finalement, il y a tout un aspect historique sur l'évolution de la vie des femmes. Plusieurs destins se croisent : celles des sœurs, des sage-femmes, des épouses au sein de la communauté, etc... Quel bouleversement pour toutes ces familles que l'avènement de la grossesse désirée par exemple !


Je pourrais continuer longtemps à détailler tous les petits et grands plaisirs de cette série. Je me contenterai de vous dire que, anxieuse, j'ai proposé cette série à ma maman qui n'a que peu de tolérance pour la mièvrerie. Je voulais son avis sur le réalisme des histoires, des pratiques, du métier, etc... eh bien elle a elle-même été happée ! Vous saurez ainsi que les bébés mis au monde ont effectivement tout juste quelques heures/jours de vie et donc que le casting est très réaliste ! ;)

Régalez-vous et profitez-en aussi pour prendre une leçon de style : quelle classe les années 50 !

Quels sont vos séries préférées du moment ?

PS : Quand l'universalisme conduit à l'appauvrissement et la série bien moins "feel good" néanmoins génialissime Black Mirror.

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