Torrejas de Natas #challengeLireManger

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Et voici la recette du mois d'Octobre... je ne peux pas croire qu'il ne reste déjà plus que 2 recettes littéraire avant la fin de ce challenge !! Et un petit oiseau m'a déjà soufflé une idée pour le prochain challenge, à voir, que dis-je, à goûter !

Avant de foncer droit sur la recette, je vous propose cette fois-ci de commencer avec une petite réflexion sur le concept de vérité au cœur d'un tabou familial :
- La vérité ! Ecoute, Tita, la vérité, c'est que la vérité n'existe pas. Cela dépend des points de vue. Par exemple, dans ton cas, la vérité c'est peut-être que Rosaura s'est mariée avec Pedro pour te faire une vacherie en se fichant de votre amour. C'est vrai ou pas ?
- Bon, d'accord. Mais maintenant, c'est elle l'épouse et pas moi.
- Quelle importance ! Est-ce que la noce a changé vos sentiments l'un pour l'autre ?
- Non.
- Bien sûr que non ! C'est l'amour le plus véritablement vrai que j'aie connu. Pedro et toi, vous avez eu le tort de le cacher, mais rien n'est perdu. Ecoute, Maman est morte, et Dieu sait si elle était sourde à tout raisonnement. Mais avec Rosaura, c'est différent : elle la connaît la vérité, et elle doit l'admettre. D'ailleurs je crois qu'elle l'a toujours admise.

Ce n'est pas tout à fait le genre de réponses que j'imaginais. Non pas qu'elle me dérange, plutôt tout le contraire en fait, je la trouve libératrice, mais cela m'a fait réaliser que j'avais globalement lu des histoires où les malheureux protagonistes devaient endurer leur sort ou se faire une raison coûte que coûte. Très curieux, non ?

La recette des Torrejas de Natas

Petite question : vous imaginez quoi vous en lisant la recette ? C'est la première fois que je n'avais AUCUNE idée de ce à quoi cela allait ressembler...

Ingrédients
- 1 tasse de crème
- 6 œufs
- Cannelle en poudre
- Sirop 
Cassez les œufs et séparez les blancs. Battez les six jaunes avec une tasse de crème jusqu'à obtenir un liquide homogène. Versez dans une casserole beurrée sur la hauteur d'un doigt. Mettez à feu très doux et laissez cailler. 
Quand la crème est refroidie, coupez-la en petits carrés sans les rendre friables, Enrobez ces carrés des blancs battus en neige, puis faites-les frire dans l'huile. Enfin trempez-les dans le sirop et saupoudrez-les de cannelle moulue. 
Si vous voulez un sirop plus pur, par exemple pour sucrer les liqueurs, inclinez la casserole ou le récipient, laissez reposer et décantez, ou bien, ce qui revient au même, séparez le du fond avec le moins de mouvement possible. 
On distingue de nombreux degrés de cuisson du sirop : le petit lissé, le lissé, le petit perlé, le grand perlé, le soufflé, le grand cassé, le caramel, le grand boulé. Pour savoir si le sirop en est à ce stade, trempez vos doigts dans un gobelet d'eau froide, prenez un peu de sirop et plongez-le aussitôt dans l’eau. En refroidissant, le sirop forme une boule et se manie comme de la pâte : c'est le grand boulé. 

Et alors ?

Torrejas de Natas #challengeLireManger
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Pour une recette rustique, c'est une recette rustique. Je pense que c'était typiquement le genre de desserts qui se préparaient au siècle dernier quand il y avait très peu d'ingrédients dans le garde-manger. En gros, c'est une omelette sucrée enrobée de blanc d’œuf et recouvert d'un filet de sirop.

C'était très bon. Clairement pas diététique avec la friture mais franchement pas mal sans être transcendantal non plus. Pour le sirop, j'ai triché et utilisé cette petite bouteille qui me faisait de l'œil depuis un moment : Sirop de Coco, qui a un goût entre le sirop d'érable et le caramel, j'ai trouvé ça délicieux.

Je ne referai pas cette recette par contre car j'évite autant que faire se peut la friture...

On ne conclura pas ce chapitre sans...

... ce beau passage sur la nécessité de laisser germer les graines de la créativité (si c'est pas du résumé ça ! ça me rappelle les exercices de synthèse à l'école...pfffiuuu)

"Elle songea aux nombreuses fois où elle avait fait germer du blé, des haricots, de l'alfa et d'autres semences ou graines, sans avoir idée de ce qu'on pouvait ressentir sous l'effet d'une transformation aussi radicale. Maintenant elle admirait leur disposition à ouvrir leur écorce et à laisser l'eau les pénétrer librement, au point de les faire éclater, pour livrer passage à la vie. Tant d'orgueil lorsque perçait la première pointe de racine, tant d'humilité pour transformer son aspect antérieur, tant de grâce en dépliant ses feuilles au monde. Tita aurait adoré être une simple graine, n'avoir de compte à rendre à personne sur ce qui germait en elle et pouvoir offrir à la vue de tous son ventre fécondé sans risquer le rejet. Et les graines n'avaient pas de mère à redouter. 
A vrai dire, Tita n'avait plus de mère non plus, mais elle ne parvenait pas à chasser l'idée d'un effroyable châtiment envoyé de l'au-delà par Mamá Elena. Cette sensation lui rappelait les peurs qu'elle éprouvait à la cuisine dès qu’elle s'écartait d'une recette. Elle craignait d'être découverte et punie pour n'avoir pas respecté strictement les règles, au lieu d'être félicitée de sa créativité, mais en même temps elle ne résistait pas à la tentation de les transgresser... dans la cuisine comme dans la vie."

Et le mois prochain ?

Gros haricots au piment à la Tezcucana... mmmmh j'ai le pressentiment que ce sera parfaitement de saison !


PS : Dans les recettes rustiques, il y a la tarte tatin, et c'est bien connu, c'est divin ! L'autre chose de rustique en ce moment, c'est la peau de mes mains (glamoûûûr), heureusement, cette crème existe !

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