(re)mise en perspective au coeur des photos de magazine
Ce qui me frappe à tous les coups dans le travail de Celeste Barber, c'est à la fois la simplicité du concept, tenter de reproduire une photo de magazine, et la puissance de la (re)mise en perspective/question qu'elle nous offre à voir/penser.
Nous sommes tellement envahis par ces photos de magazine que, quand bien même nous penserions y être indifférents, elles modèlent en nous un certain rapport au corps, à l'image, à la performance, à la femme... à l'identité aussi... et sans doute à plein d'autres choses que je peine à conscientiser.
Souvent, je regarde l'image "originale" et je me dis "ok, et alors ?" puis je regarde la reproduction de Celeste Barber et j'en deviens bouche bée tant le ridicule de cette première image me saute (enfin) aux yeux ! C'est là que commence le travail de questionnement : que suis-je réellement en train de voir ? quelle est la signification de voir une femme à plat ventre, et nue (oeuf course), dans un escalier ? comment, d'après l'histoire que cette image est censée raconter, s'est-elle retrouvée là ?
Et habituellement, on ne va pas se mentir, je suis préoccupée. Préoccupée par ce que les jeunes (et moins jeunes) voient de manière répétée au quotidien, que ce soit sur les réseaux sociaux, les magazines, mais également simplement en marchant dans la rue sous forme d'affiches publicitaires. Qu'en ressentent/ressortent-t-ils ?
Je trouve aussi très courageux le rapport qu'elle-même entretient à son propre corps. Je sais que je n'en serai pas. capable. du. tout. Peut-être est-elle un peu dans l'autre extrême ? Je ne sais pas. Je ne suis pas au clair la-dessus.
Bref, je loue l'initiative de Celeste Barber du fond de mon cœur, c'est simple, malin, accessible, drôle et tellement, mais tellement engagé.
PS : ça me rappelle quand même beaucoup cette discussion que nous avions eu sur ce que génèrent honte et culpabilité dans la publicité et dans les cours de récré (entre autres)...
Ces photos de Céleste Barber me font rire...mais créent en moi le même malaise que le film "Marguerite", merveilleusement interprété par Catherine Frot (La cantatrice qui chantait affreusement faux...mais qui prenait plaisir à chanter).
RépondreSupprimeroui il y a de ça, c'est vrai :))
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