Cailles aux pétales de roses #challengeLireManger

Gertrudis s’arrêta net en l’apercevant. Nue, les cheveux défaits jusqu’à la taille, elle irradiait une lumineuse énergie,  à la fois ange et démon. La délicatesse de son visage et la perfection de son corps virginal contrastaient avec la passion et la luxure jaillissant par ses yeux et par tous ses pores. Juan refoulait son désir sexuel depuis si longtemps, tandis qu’il combattait dans la sierra… le choc fut grandiose.

Chocolat Amer, de Laura Esquivel (p.63)

« Mars. C'est impossible. Il doit y avoir erreur.  Stupeur. »

Voici ma vision en haïku du temps qui passe ;P

Ceci dit, quelle joie de retrouver Tita et ses délicieuses recettes. Ce mois-ci, c'est Caille aux pétales de roses… tout un programme. Eh bien, le chapitre aura été à la hauteur de toutes mes attentes : quelle passion ! Je m’y suis vue : « aaaaaah Pedro, mais quand est-ce que tu te laisseras enfin envahir par cet amour pour enlacer une bonne fois pour toute notre Tita nationale ? Tant pis si cela signifie fuir, fuyooons ! »… Mais je ne m’appelle pas Tita, et je ne sais pas encore préparer les Cailles aux pétales de roses… chaque chose en son temps…

La recette du livre...

... qui pour une fois était relativement claire… hormis le fait que je n'ai pas de roses sur mon balcon et pas de cailles dans le congélateur... 

Cailles aux pétales de rose

Ingrédients

- 12 roses, rouges de préférence

- 12 châtaignes

- 2 cuillerées de beurre

- 2 cuillerées de fécule de maïs

- 2 gouttes d'essence de rose

- 2 cuillerées d'anis

- 2 cuillerées de miel

- 2 gousses d'ail

- 6 cailles

Recette précolombienne qui se faisait à la base avec des faisans. Détachez soigneusement les pétales de roses. Une fois les cailles plumées et vidées, attachez-leur les pattes pour qu'elles restent jolies tandis que vous les faites dorer dans le beurre, poivrées et salées à votre goût.

Il est important de plumer les cailles à sec : les plonger dans l'eau bouillante leur fait perdre de leur goût.

Lorsque vous avez effeuillé les roses, pilez les pétales dans le molcajete (grand mortier en pierre) avec de l'anis. Faites dorer les châtaignes à part sur le comal, épluchez-les et cuisez-les dan l'eau. Ecrasez-les ensuite en purée. Hachez l'ail menu et passez-le dans le beurre ; quand il est devenu transparent, ajoutez la purée de châtaignes, le miel, les pétales de rose. Salez. Pour épaissir la sauce, vous pouvez ajouter deux petites cuillerées e fécule de maïs. Enfin, versez deux gouttes d'essence de rose, pas plus, sinon elle sera trop parfumée et douceâtre. Dès qu’elle est assaisonnée, retirez-la du feu. Ne plongez les cailles dans la sauce que dix minutes pour qu'elles s'imprègnent de son goût.  L’arôme de l’essence de rose est si capiteux que le mortier utilisé pour écraser les pétales en demeure imprégné plusieurs jours.

A première vue, cela me semble absolument délicieux… peut-être juste un peu peur du côté douceâtre. Recommandation à moi-même : avoir la main légère, légère comme une pétale de rose…

Mon interprétation

Nos chers amis Sandra et Christophe nous ont tendu un piège de déconcentration : une magnifique petite Margaux plus sage qu’une image, plus belle qu’une rose… J’aime manger mais je crois que je préfère encore plus les nouveaux-nés…

Qu’à cela ne tienne, résistants à la pression de temps des collègues, nous tâcherons d’être tout aussi insensibles aux doux regards de Margaux. Na !

Ce que nous avons fait :

Faire tremper deux cuillères à soupe d’anis dans un verre d’eau  de rose de la meilleure qualité possible.

Ensuite, cuire au four dans un grand plat un magnifique poulet (il provient d’une ferme voisine répondant aux plus hautes exigences en matière de bio et d’élevage, non seulement la visite de la ferme vaut le détour, mais la qualité de la viande est divine, je vous en reparlerai) que vous aurez massé ave un peu d’huile d’olive et (beaucoup) d’ail réduit en purée. Entre 1h et 1h30 au four à 210°C, les pommes de terre épluchées et coupées en 4 au fond du plat avec un fond d’eau et un cube de légumes. Retourner le poulet 3 fois pour qu’il soit bien doré.

Pendant ce temps, faire griller les marrons (les nôtres étaient surgelés) dans une grande poêle puis les faire cuire quelques minutes dans de l’eau bouillante. Quand ils sont entre tendres et mous, en faire une purée. Ajouter (beaucoup) quelques gousses d’ail légèrement revenues à la poêle dans un peu d’huile d’olive, un petit verre de vin rouge, une cuillère généreuse de miel, sel, poivre, ainsi que le mélange eau de rose et anis.

Faire réduire pour obtenir une sauce relativement épaisse. Ne pas hésiter à ajouter un peu de fécule de maïs pour obtenir la consistance désirée. C’est prêt !

 

Verdict : eh bien c’était DELICIEUX. Je referai sans hésiter la sauce à la rose et à l’anis et particulièrement pour accompagner de la chasse. Subtil, doux et très original. Je pense que l'eau de rose justement dosée et SANS essence de rose permet d'éviter le côté douceâtre : hyper raffiné, vraiment. J’ai bien évidemment oublié de prendre en photo la sauce finie… c’était parce-que nous étions trop pressés de tout dévorer… huhuhu…

Et que font les copines ?

Pendant que certaines partent lâchement en vacances.... d'autres, telle Marion, nous faisant remarquer au passage, très finement (nul doute là-dessus...), leur ponctualité, virguuuule, fait preuve d'une créativité épatante. Je m'incline donc face à ses Codornices en pétalos de rosas et vous invite à voyager au son de sa douce voix... :)

Prochaine recette

....Dindon aux amandes et au sésame. Si c’est aussi bon que le poulet à la rose, MIAM, je me réjouis !!!

(crédit photo de l'en-tête)

PS : Un très grand merci à Margaux, pour son soutien incomparable. Aux heureux parents, et à Tita, sans qui rien de tout cela ne serait possible :) 

PS2 : Les précédentes recettes : Petits pains au Chorizo et Gâteau Chabela...

PS3 : Le concours de l'ortaugraffe se finit bientôt... participez ! C'est gratuit de se faire du bien ;)