De l'importance de la différence entre corrélation et relation de cause à effet

De l'importance de la différence entre corrélation et relation de cause à effet

Alors là je vous le dis tout net, cette petite mais très importante nuance risque bien de transformer vos diners à jamais. Et plus particulièrement quand la conversation en question dérape sur la question des études psychologiques du type "nous avons remarqué que plus votre enfant regarde la télé entre 0 et 3 ans, plus les chances de devenir un délinquant (oui, en général les mots sont forts) sont élevées". Je HAIS ce genre d'études dont le principal fait d'arme est de jouer sur la peur et le sensationnalisme.

Mais ce qui m'agace le plus, c'est quand quelqu'un vient abonder sur les "résultats" de l'étude en citant son expérience personnelle du type "Je veux pas dire hein, mais moi, je connais l'ami d'un copain qui avait un enfant qui....". En général dans ces cas-là, je me tais. Je me concentre sur les délicieuses nuances de mon verre de vin blanc et la plupart du temps, c'est suffisant.

Le problème que je ne suis pas encore parvenue à résoudre correspond au moment de la prise à partie. "Hein, heeeein, tu trouves pas toi ?". Je tente un faiblard "Ah tu sais, je ne m'étais jamais posée la question en ces termes...", mais un je-ne-sais-quoi (ahem...) dans mon non-verbal doit me trahir et cette réponse ne satisfait que rarement mon interlocuteur. Je finis donc irrémédiablement par sortir un "Mais enfin, cela n'a rien à voir !" sans bien sûr être capable de pouvoir expliquer pourquoi cela n'a rien à voir. Tst tst tst. Mauvaise réponse aussi appelée "réponse de toutes les tensions".

C'est donc avec ravissement que je suis tombée dans mon livre de cours sur tout un passage expliquant dans un premier temps que ce qui pousse les gens à citer l'expérience de leur petit cousin au 6e degré a un nom. On appelle cela faire appel à des données anecdotiques. Ça c'est pour vous, je vois mal comment vous allez pouvoir replacer cette info... ;)

Ce qui par compte est très utile, c'est de savoir que 99% du temps, ce ne sont pas les études qu'il faut remettre en question mais bien le traitement des résultats qui en est fait. Car c'est bien là qu'il y a baleine sous caillou. L'effet de corrélation entre deux variables (regarder la télé et être un délinquant) implique une relation entre elles mais en aucun cas une relation de cause à effet. Ainsi, regarder la télé de manière abusive de 0 et 3 ans peut être le symptôme d'un environnement familial dysfonctionnant (parents très absents par exemple) qui conduit à une plus forte probabilité de devenir délinquant. L'effet de corrélation prouve qu'il y a un lien entre ces 2 variables, mais jamais qu'il y a relation de cause à effet.

Ainsi lorsque l'on répond de manière un peu échaudée que "cela n'a rien à voir". On a à la fois terriblement tort et raison. Oui il y a bien un lien, mais ce qui est pointé là peut être considéré comme un des symptômes de la maladie, pas la ou les raison(s) de la maladie. Et en tout cas, RIEN a prouvé la relation de cause à effet.

ET BIM ! Non mais franchement, vous vous rendez compte le nombre de petits cousins au 6e degré que vous venez de sauver de tout jugement hâtif ?!

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PS : Oui, j'ai repris des études et je vous emmène avec moi dans l'ascension du Mont Bachelor en Psychologie. .. aïe aïe aïe...

PS2 :  Les bonnes séries pour se changer les idées pendant les études, c'est très important. Peaky blindeeeeeers... oh yeaaaah !

PS3 : Penser aussi à protéger vos petit-cousins au 6e degré des ravages de l'hyper-sexualisation... ;)

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