Détox digitale : ça commence par les notifications !

Détox digitale : ça commence par les notifications !


La thématique de notre rapport aux écrans est récurrente dans ce carnet (on parlait notamment du prix de notre intimité, de l'humiliation publique et de l'impact du youporn sur nos adolescents il y a 4 ans déjà !). Il faut dire que, travaillant dans le domaine du digital et étudiant la psychologie, il y a de quoi faire... en commençant par sa propre consommation des internets. Parlons peu, parlons bien, parlons notifications aujourd'hui.


Saviez-vous que dans les grosses équipes qui composent les développeurs de site internet, apps, jeux, etc.. se trouvent des spécialistes de l'addictologie ? Jusqu'à aujourd'hui, quand on parlait d'addiction, on pensait notamment aux drogues, à l'alcool, à l'addiction aux jeux également : et on était tous, absolument tous, d'accord qu'être addict à ces choses-là, c'était se faire du mal. Ok, alors maintenant on reprend l'information précédente : dans les équipes chargées de créer les réseaux sociaux que nous utilisons au quotidien, des spécialistes de l'addictologie travaillent. Et pas pour prévenir l'addiction (peut-être aussi hein, mais pas là n'est pas le point de cet article), non, pour la créer.

"Tout nouveau site -- TED, les élections, les politiques, les jeux, même les applis de méditation -- doivent se battre pour une chose : notre attention, et elle est limitée. La meilleure façon d'obtenir l'attention des gens est de connaître le fonctionnement de leur cerveau. Il y a des techniques de persuasion que j'ai apprises dans un labo, le Labo de la Technologie Persuasive, afin d'obtenir l'attention des gens." Tristan Harris

Donc en fait, quand vous ou vos proches peinent à décrocher de telle application, ou tel site, ou tel jeu, c'est normal. Des gens travaillent à ce que vous éprouviez de la peine à décrocher, que vous scrolliez une fois de plus, que vous alliez voir la dernière news... c'est comme irrésistible ! et c'est fait exprès... Tristan Harris nous le démontrait déjà en 2017 :



Petite aparté dans cet article pour parler de l'indignation, nan mais vous le saviez-vous ?
"L'indignation est une très bonne façon d'obtenir votre attention car on ne choisit pas de s'indigner. Cela nous arrive. Le fil d'actualités de Facebook, qu'il le veuille ou non, tire profit de l'indignation. Car l'indignation ne prévoit pas simplement une réaction à un moment et dans un espace émotionnel pour vous. Nous voulons partager cette indignation avec d'autres. Nous voulons partager et dire : « Tu crois à ce qu'ils ont dit ? » L'indignation fonctionne très bien pour attirer l'attention, si bien que si Facebook devait choisir entre un fil d'actualités scandaleuses et un fil d'actualités calmes, ils choisiraient les actualités scandaleuses non pas consciemment mais parce que cela attire plus votre attention. La salle de contrôle du fil d'actualités n'a pas de comptes à nous rendre. Elle doit simplement maximiser l'attention. " Tristan Harris

On reprend, donc, à partir de là, je fais quoi ? Ou formulé à la manière de Tristan Harris : comment est-ce que j'optimise mon cerveau réflectif vs. mon cerveau reptilien ? Ou formulé à la manière Centre pour les Technologies Humaines : comment est-ce que je créé un rapport plus intentionnel à l'utilisation des mes écrans ?

Je pense personnellement qu'un bon point de départ est la suppression des notifications inutiles*. Parce-que oui, le petit cercle rouge avec un compteur à l'intérieur, ça aussi c'est étudié : comment résister à cliquer dessus ?! Personnellement, impossible.  Un bon truc, c'est de choisir de ne recevoir de notifications plus que de vraies personnes (bye bye : likes, comments, réactions, emails marketing, etc.). En faisant ce choix conscient, je fais le choix de mon cerveau réflectif. 
Cela fait 11 mois que je l'expérimente, et après une période un peu confuse (la peur de louper quelque chose notamment, on en reparlera, c'est tout un concept dans le digital, ça s'appelle le FoMO), c'est un vrai soulagement. Je me considère clairement comme plus épanouie et moins stressée, oui, carrément.


Alors, prêt.e.s. à désactiver vos notifications ?


PS : C'est la saison des aubergines simplissimes au four et de twister ses tartines du matin avec le Pan Tumaca, miam !


* Cela m'a amusé de constater que c'est également le premier conseil du Centre pour les Technologies Humaines pour "reprendre le contrôle", je me sens donc dans le coup ! 

4 commentaires:

  1. J'ai désactivé les notifications... et j'ai eu l'impression d'entrer dans un monde de silence, comme une plongée sous l'eau. Maintenant, c'est moi qui décide quand vérifier mes messages, je ne réponds plus du tac-au-tac et ce n'est finalement pas important. Quel gain de tranquillité! Je me sens plus sereine.

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    1. Oui c'est exactement ça, très bien dit, j'adore l'image de la plongée sous l'eau :)

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  2. En complément de la Détox Digitale, le site interactif "Do Not Track" explique très clairement l'impact des cookies dans notre navigation sur le Net. Plutôt effrayant!

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    1. Oui !!! on en parlait ici déjà : https://www.lecarnetdemaurine.com/2016/10/prix-de-notre-intimite.html, effrayant, c'est le mot !

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