Ruptures et chagrins d'amour

Ruptures et chagrins d'amour

Cela ne vous rendra pas plus intelligente mais c'est plus agréable pour ceux qui vous regardent.
Laissez-vous envahir par cette petite fragilité qui va embellir votre visage.
Un sourire. Un sourire
C'est une douceur a fleur de peau une tendresse, presque un état d'âme.*
[Armande à Nikita, dans Nikita de Luc Besson]

Des fois les choses ne se passent pas comme prévues. Des fois, on aurait aimé qu'elles se poursuivent, suspendre un moment quelque part dans notre histoire et l'étirer autant que possible en longueur, on souhaiterait pouvoir rester suspendu au bout de ce fil que l'on voit s'amincir chaque seconde un peu plus. Abrupte retour à la réalité. Larmes. Sentir son coeur exploser. Se demander comment en recoller les morceaux. Douter que cela ne soit possible. Ne plus avoir de certitudes, se rouler dans la couverture moelleuse de l'espoir que demain tout redevienne comme avant. Comme avant quoi ? Cette brisure que l'on sentait venir inexorablement vers nous ? Non, encore un peu avant. S'agacer. Revenir à ce sourire, revenir à son regard dans lequel on se sentait vibrer à l'unisson de l'univers. Soupirer. Sentir son coeur lourd. Tellement. Lourd. Réinventer le mythe de Sysiphe où chaque journée semble être une impossible ascension du Mont Blanc. Rouler. Pousser. Tirer son chagrin, ébétée son poids. Craquer. Renoncer. Ne pas pouvoir ne pas remarquer le non-sens de cette vie. Tituber. Tout recommencer demain. Pour quoi faire ? Recommencer quand même car c'est la seule chose que l'on semble capable de faire à peu près bien. Manquer d'air. Ployer. Sous le poids du chagrin, entre deux couches de larmes, sous trois piles de coussins. S'endormir. Enfin. Soulagement. Pour combien de temps ?

Ah les chagrins d'amour... Un peu la traversée du désert, et pourtant, à leurs façons, particulièrement cruelles, certes, ne sont-ils pas les ultimes témoins d'une très belle histoire ? Qui a dit qu'une aventure n'avait de sens que si sa fin collait aux fameux "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants" ? Je trouve qu'il faut du courage pour se séparer. Je trouve que dans le chagrin il y a une certaine transcendance de sa condition humaine, quelque chose qui touche à la profonde et sourde respiration de la vie.

Si je vous parle de cela aujourd'hui, c'est qu'avec les ami(e)s on est rarement d'accord sur la façon dont une rupture devrait avoir lieu. Même si je pense que chaque histoire a ses particularités, j'aurais voulu tomber sur cette vidéo en tant que "jeune moi". ça aurait plus simple je crois, et puis si je pouvais lui dire quelque chose à ce "jeune moi", je lui rappellerais que "tout s'arrange, même mal". Je sais qu'elle se serait retourné les neurones sur le sens de cette expression, sans doute même qu'elle m'en aurait voulu de dire des conneries pareilles et je lui aurais alors glissé paisiblement que j'ai confiance en elle pour nous deux, qu'elle trouvera et que toute illumination commence avec un sourire, même un timide sourire sur un visage triste.





Si le chagrin d'amour devait avoir une bande son ce serait : Koop - Koop Island Blues. Cette chanson me tord les entrailles. Vous voilà prévenus.




(*) C'était déjà la citation de mon article sur le sourire... Ah Nikita...

PS : Je trouve qu'il est quand même beaucoup plus facile d'aborder ce sujet avec un merveilleux temps dehors... sinon ça mine un peu... j'ai pas encore le talent de la "saudade"...

PS 2 : Chagrin d'amour, ça me fait penser aussi à tous les bonheurs qu'il y a à aimer de cette chorégraphie d'une beauté à s'étourdir aux délices du spleen (un portugais d'ailleurs... coïncidence ?) aux langages de l'amour...

Aucun commentaire:

Le Carnet de Maurine, c est un blog suisse qui se veut comme un carnet de réflexions que l on pourrait ouvrir à n importe quelle page : un sujet en menant tout naturellement à un autre. Une aventure guidée par la curiosité... A l abordage !

Le Carnet de Maurine © 2014-2016. Fourni par Blogger.