De la difficile venue au monde des prématurés
"Quand on arrive à accompagner un enfant vers la mort, on est un meilleur
soignant. [...] Quelque
chose de plus ample de notre humanité se déploie, on sait mieux accompagner vers la vie."
Catherine Vanier
La vie tient à si peu. Parfois à un tout petit fil tenu par une toute petite main, si petite que parfois le fil se rompt. Quel sens cela a-t-il ? Je n'en ai pas la moindre idée. Cependant, je crois au pouvoir des mots et des attentions. Je crois au pouvoir de rites ancestraux comme souhaiter de tout son cœur la bienvenue à un petit être. Oui je crois fermement que savoir être désiré et attendu permet de traverser beaucoup d'épreuves par la suite.
"- Mais que dites-vous exactement à ces êtres miniatures ? « Bonjour, bienvenu dans notre monde ! » Et aussi : « Tu es arrivé dans un drôle d’endroit, on va faire tout ce qu’on peut parce qu’on a vraiment envie que tu vives, tu peux compter sur nous et on va compter sur toi. »"On fantasme souvent l'arrivée d'un nouvel être au monde, or les premières secondes de vie sont souffrance. La première gorgée d'air n'est de loin pas "une bouffée d'air" mais davantage une brulure intense pour nos organismes. Parfois tout se passe bien, l'enfant et la mère sont en bonne santé, mais parfois un grain de sable vient se glisser dans les grands rouages de la vie. Que faire alors des blessures et des culpabilités qui les accompagnent irrémédiablement ?
Oui, je suis convaincue que le début du mieux-être passe par la reconnaissance de la souffrance endurée. Il n'est en aucun cas facile de laisser place à ses émotions dans l'ici et maintenant. Je parle souvent de bienveillance et en commençant par soi-même (je devrais d'ailleurs personnellement davantage me prendre au mot...), accepter ses émotions aussi négatives soient-elles est un début, un début à partir duquel nous pouvons commencer à écrire les autres chapitres. Pour qu'une histoire ait une fin, il lui faut un début.
- Pas simple d’entrer en contact avec un bébé minuscule, bizarre et enfoui sous des machines… [...] Dans notre service, un bébé peut ressembler à un petit vieillard mourant. [...] Comment faire alors avec cette petite chose terrifiante, dont on ne sait si elle va vivre et qui vous regarde avec un drôle d’air ? - Vous écrivez qu’aucune mère n’y arrive d’emblée… Non, c’est impossible. Certaines se sauvent, d’autres ne viennent pas. [...] Toute mère d’enfant prématuré est écrasée par la culpabilité. Et elle a le droit à cette souffrance.
▸ Magnifique article à retrouver en entier sur "elle.fr" ici.
PS : Danser en fauteuil roulant ? C'est possible et ça s'appelle le cyclodanse et pour qu'un handicap ne soit plus jamais synonyme de limite : Maysoon Zahid.
" j'ai plongé dans la vie..."
RépondreSupprimerainsi commence la chanson de Nougaro
on parle au bébé avec tous les mots. eux ils savent et comprenent
Oui, magnifique chanson ! J'ai tenté de la retrouver pour l'inclure dans l'article mais impossible :(
RépondreSupprimerCeci dit, une des strophes de la chanson m'a faite sourire :
"Nageant dans un fauteuil
Des poissons argentés
Me croisent sur ma route
Ils me jettent un sale œil
Quand ils voient arriver
Mes cheveux sur leur soupe
À quoi ça sert ce bain ?
Surveille t on mon style ?
Je me mouille pourquoi ?
Me tendra t on la main
Sur un rivage d'île
En me disant : " C'est toi,
On t'attendait, fiston ! "."
Et voilà que nous retombons sur la question de "signifier la bienvenue" à ce petit être. Je pense que la question d'être attendu, espéré, désiré est centrale ici.
Merci de m'avoir rappelée la beauté des textes de Nougaro :)
Il se trouve que j'ai les paroles de la chanson de Nougaro.
RépondreSupprimerMerci Maurine, d'embellir mes pauses de midi ! Au plaisir de vous connaître,
Béatrice d'Evian ;-)
Schplaouch !
J'ai plongé dans la vie En sortant de ma mère
J'ai plongé dans la vieComme dans l'eau de la mer
J'ai toussé, j'ai craché, J'ai gueulé comme un âne:
"Au secours ! je me noie"
Personne n'a bronché
Ne m'a tendu de rame
De coquille de noix
Alors tant mieux, tant pis
J'ai appris à nager
Puisque c'était mon rôle
Certains requins m'ont dit:
"On va pas te manger
Mais travaille ton crawl
Ce sera plus prudent"
J'ai plongé dans la vie
En sortant de ma mère
J'ai plongé dans la vie
Comme dans l'eau de la mer
Et depuis me voilà
Le bouillon sur le dos
Et buvant, c'est amer
Buvant ici et là
Trois grandes tasses d'eau
Pour un petit bol d'air
Il y a des sirènes
Quelquefois elles m'entraînent
Vers des fonds irisés
Dans leurs bras je bascule
Mais pareils à des bulles
S'envolent nos baisers
De nouveau, je m'enfuis
J'ai plongé dans la vie
En sortant de ma mère
J'ai plongé dans la vie
Comme dans l'eau de la mer
Nageant dans un fauteuil
Des poissons argentés
Me croisent sur ma route
Ils me jettent un sale œoeil
Quand ils voient arriver
Mes cheveux sur leur soupe
A quoi ça sert ce bain ?
Surveille-t-on mon style ?
Je me mouille pourquoi ?
Me tendra-t-on la main
Sur un rivage d'île
En me disant: "C'est toi
On t'attendait, fiston !"
J'ai plongé dans la vie
En sortant de ma mère
J'ai plongé dans la vie
J'ai plongé dans la mer
Schplaouch !
Merci ! ;)
SupprimerJ'ai connu une maman qui a eu un BB de 26 semaines de gestation et pesant moins de 700g. Quand elle l'a récupéré à la maison, elle l'a porté quasiment en continu contre elle. Et bien ce bébé avait récupéré tout son retard de développement après quelques mois. J'ai été fort impressionnée non seulement par l'évolution spectaculaire du BB mais surtout par la force de l'amour et de l'attachement de la maman. Quelle belle leçon !
RépondreSupprimerLe miracle de l'amour : arme et protection pour la vie :)
SupprimerJK Rowling n'aurait pas pu mieux le résumer...
SupprimerMerci pour ce beau résumé d'un article très riche et empreint d'une humanité réconfortante!
RépondreSupprimerMerci :) Je trouve la beauté de cet article intemporelle, je dois en être à ma trentième lectures et pourtant, cela me fait toujours le même effet... les mots "humanité réconfortante" sont très justes, c'est cela, vraiment.
RépondreSupprimerA très bientôt j'espère